Dans un secteur à fort potentiel, soutenu par des tarifs d’achat avantageux, certains porteurs de projets hésitent encore. Pourtant, face aux investissements nécessaires pour répondre aux normes d’installation, une solution simple et citoyenne existe : le financement participatif.
Première source de production d’énergie renouvelable en France, l’hydraulique est au centre de toutes les attentions. Avec 19,5 % de la part de production électrique installée en 2017[1], le secteur bénéficie, depuis 2009, d’un plan de relance des pouvoirs publics. Traduit dans une « convention d’engagement pour le développement d’une hydroélectricité durable en cohérence avec la restauration des milieux aquatiques suite au Grenelle de l’environnement », cette volonté publique fixe un cadre pour mettre les ouvrages existants aux normes environnementales. L’objectif est d’assurer une continuité écologique par la mise en place de passes à poissons, d’une intégration paysagère et d’isolation phonique. Louables et nécessaires, ces normes ne sont pas sans conséquence financières pour les porteurs de projets souhaitant développer la petite hydroélectricité.
Petit hydraulique devenu grand
En France, près de 90 % des centrales sont de petites unités hydroélectriques. Bien souvent installées au fil de l’eau, elles s’inscrivent dans le temps long. L’énergie de l’eau fut l’une des premières à être domestiquée, dès l’antiquité, par le biais des premiers moulins. Sophistiqués au fil des siècles, de nombreux moulins ont été réhabilités pour produire une électricité locale et respectueuse de l’environnement.
Petites centrales et gros potentiels
Les études sur le potentiel hydroélectrique français montrent que l’on peut encore envisager une augmentation de 16 % de la production électrique. Ramener à la seule petite hydroélectricité (7 Twh de production actuellement), c’est une augmentation de production de 5,5 Twh qui est envisagée dans les prochaines années. Pour réaliser ce potentiel, les nouvelles installations et les rénovations requièrent des capitaux que les propriétaires n’ont pas forcément à leur disposition. Au lieu de renoncer, ou de vendre, l’investissement citoyen peut être un levier puissant.
Pourquoi le financement participatif ?
Le financement citoyen correspond aux nouvelles attentes sociétales de la transition énergétique et de la lutte contre le réchauffement climatique. Le rapport des consommateurs à l’électricité se transforme aujourd’hui avec de nouveaux usages (outils de productions décentralisés, satisfaction à utiliser une électricité propre, décarbonée et surtout produite localement). Il en est de même avec l’épargne. Les citoyens veulent aujourd’hui flécher leurs investissements vers des projets concrets, ayant un impact fort sur leur territoire. En intégrant le financement participatif aux projets de petites centrales hydroélectriques, les citoyens participent au futur énergétique. Ainsi, collectivement, ils contribuent aux levées de fonds nécessaires aux porteurs de projets pour que vivent les territoires à énergies positives.
[1] Bilan électrique 2017, RTE – Réseau de Transport d’Électricité
Cyrille Arnoux, responsable éditorial web