Depuis des mois, les rachats et prises de participations s’accélèrent en France. Pour rattraper leur retard dans la transition énergétique, les poids lourds de l’énergie sont contraints de recourir aux fusions acquisitions.
Les annonces se succèdent et prennent l’allure d’un véritable bras de fer. D’un côté Engie, n° 3 mondial de l’énergie (hors pétrole), de l’autre Total, la « supermajor » pétrolière et gazière. Au centre, un marché en pleine mutation, celui des énergies renouvelables. Ces derniers mois, bon nombre de ses acteurs ont vu leur destin basculer à la faveur de rapprochements stratégiques.
Engie en tête
Dernier rachat en date, celui de Langa. Si Engie s’est offert la PME bretonne spécialisée dans la production d’électricité éolienne et solaire, c’est pour rester dans la course. Acquérir l’un des trois acteurs les plus dynamiques du marché français permet à Engie de conforter sa position de leader. Une première place acquise dans le solaire en 2015, après l’acquisition de Solairedirect. Pionnier français du solaire compétitif, le groupe développe, exploite, assure la maintenance et le financement de parcs solaires de grande taille sur quatre continents.
Total bouscule le marché
En position de challenger, Total se positionne sur le marché de la transition énergétique. L’année 2017 a été un tournant dans sa stratégie de conquête. Prise de participation de 23 % d’Eren Renewable Energy avec contrôle total en 2022. Rachat du spécialiste de l’efficacité énergétique GreenFlex. Déjà l’acquisition de Saft, le fleuron français des batteries, et la prise de contrôle du Californien SunPower, avaient éclairé une ambition. Désormais, elle apparait clairement : Total veut bousculer le marché, être incontournable de la production à la distribution. En témoigne, le rachat de Direct Energie, lequel venait d’acquérir Quadran, l’un des leaders indépendants de l’énergie verte.
Course à la taille
Avec un doublement du volume d’offres rien que pour les projets solaires, le gouvernement français a déclenché une course à la taille parmi les nombreuses petites et moyennes entreprises du secteur. Alors que l’entreprise publique EDF prévoit de construire 30 GW d’ici 2035, le marché se consolide très rapidement. La société solaire française Tenergie s’est ainsi associée au Crédit Agricole. De plus, les fonds et les groupes étrangers sont également de la partie. Ainsi, la société danoise d’investissement dans les énergies renouvelables Obton a fait l’acquisition du développeur français Coruscant. Amarenco a fait de même. L’entreprise irlandaise d’énergie a racheté le Groupe Carré, développeur et exploitant basé dans le Tarn. Nul doute : une reconfiguration des acteurs est en cours. Les contours du futur marché de l’énergie se dessinent.
Cyrille Arnoux, responsable éditorial web
Une réponse sur « Énergies renouvelables : un marché à concentration »
« Les contours du futur marché se dessinent… »
Et dans tout ça, quelle place pour les citoyens, les territoires ?
Ils sont sans aucun doute le ciment de cette transition énergétique.
Alors, pour tenir quel rôle ?