Le dernier appel d’offres du gouvernement pour l’installation de centrales solaires de grandes puissances a retenu une centaine de projets. Du nord au sud, 10 des 13 grandes régions métropolitaines du pays sont concernées. L’augmentation des volumes et la mise en place de primes ont fait baisser de 5,5 % le prix moyen du MWh.
C’est une bonne nouvelle pour la transition énergétique des territoires français. Le quatrième volet de l’appel d’offres couvant la période 2016-2019 pour la construction de centrales solaires de grandes puissances a retenu 103 projets. La puissance installée s’élève ainsi à 727,8 MWc, soit l’équivalent de la consommation d’énergie annuelle de quelque 100 000 foyers.[1]
La transition énergétique s’installe partout
Si la Nouvelle Aquitaine monte sur la première marche de la puissance installée avec 168,6 MW, l’Occitanie s’impose, elle, en nombre de projets retenus : 25 parcs pour un total de 157,3 MWc. Seule région du sud à ne pas figurer sur le podium, Provence-Alpes-Côte d’Azur (79,5 MWc) est reléguée à la quatrième place par la région Centre-Val de Loire avec près de 85 MW. Les régions de la moitié nord du pays ne sont donc pas absentes, bien au contraire. Hauts de France, Bretagne, Grand Est, Pays de la Loire, Bourgogne–Franche-Comté représentent 35 % du volume de projets retenus. Enfin, avec 14 projets de 69,4 MWc, Auvergne-Rhône-Alpes reste l’une des régions les plus dynamiques en termes d’installations solaires.[2]
Les grands groupes en tête
Sans surprise, ce nouvel appel d’offres fait la part belle aux plus grands acteurs de l’énergie. Selon l’analyse de Finergreen, Engie arrive en tête, avec 25 parcs de 229 MWc (incluant CNR[3]). Suivent Quadran, filiale de Total, qui remporte 15 parcs de 100 MWc et Urbasolar avec 63 MWc. À eux seuls, ces trois groupes totalisent près de 54 % du volume attribué. Une domination que l’on retrouve également dans les résultats cumulés des quatre appels d’offres lancés depuis 2016. Engie sort grand vainqueur avec 554 MWc, loin devant Urbasolar qui remporte 200 MWc et Total/Quadran, troisième, avec 191 MWc.
Record de prix à la baisse
Le grand nombre de projets retenus combiné au volume de production offert par ce quatrième appel d’offres a permis, une fois encore, de rendre le solaire de plus en plus compétitif. Ainsi, pour les projets de centrales solaires de grandes puissances (entre 5 et 30 MWc) le prix moyen est de 52 €/MWh. C’est le plus bas jamais atteint en France pour de tels parcs. Une baisse de 5 % comparé aux prix du précédent appel d’offres sur cette famille d’installations. Pour le ministère de la Transition écologique et solidaire, « le bonus sur la pertinence environnementale du terrain d’implantation mis en place dans cet appel d’offres » à également porté ses fruits.
Rattraper le retard
Ces résultats sont l’occasion d’un satisfecit du ministère de Nicolas Hulot. Ce dernier rappelle que la France respecte ainsi ses engagements, pris lors du « One Summit Planet », d’augmenter le volume de production des énergies renouvelables (EnR). Passé ce constat, notre pays n’en reste pas moins à la traine de ses voisins européens. Les dernières données publiées par l’Office statistique de l’Union européenne le classent parmi les cancres de l’espace communautaire. Avec 16 % de sa consommation finale d’énergie provenant de sources renouvelables fin 2016, la France se situe au-dessous de la moyenne européenne (17 %). Il nous faut donc rattraper le retard. L’objectif fixé pour 2020 (23 % d’énergies renouvelables dans la consommation finale) semble inatteignable de l’avis du Syndicat des énergies renouvelables. Celui fixé à l’horizon 2032, portant la part des EnR à 32 %, paraît lui plus accessible au regard des annonces du gouvernement et de la volonté affichée. Pour cela, professionnels du secteur, citoyens et élus attendent désormais du gouvernement d’autres engagements et mesures concrètes à même d’accélérer la transition énergétique des territoires.
Cyrille Arnoux, responsable éditorial web
[1] Chiffre du Ministère de la transition écologique et solidaire
[2] Source : Ministère de la transition écologique et solidaire
[3] Compagnie Nationale du Rhône