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Petite hydroélectricité, mais gros potentiel !

Le développement de la petite hydroélectricité se confirme. Le ministère de la Transition écologique et solidaire vient de faire connaître les résultats du dernier appel d’offres. 10 des 14 projets retenus seront construits sur de nouveaux sites. Les petites centrales respectueuses de l’environnement sont promises à un très bel avenir sur nos rivières.

Le développement de la petite hydroélectricité se confirme. Le ministère de la Transition écologique et solidaire vient de faire connaître les résultats du dernier appel d’offres. 10 des 14 projets retenus seront construits sur de nouveaux sites. Les petites centrales respectueuses de l’environnement sont promises à un très bel avenir sur nos rivières.

De l’eau est passée sous les ponts depuis la mise en place du mécanisme d’appel d’offres « petite hydroélectricité » en 2016. Avec une prévision d’augmentation de 500 à 750 MW d’ici 2023 pour l’hydroélectricité, il fallait donc poursuivre la dynamique pour tenter d’atteindre les objectifs de la Programmation pluriannuelle de l’énergie. 36,9 MW supplémentaires sont retenus au travers de 14 projets dans le cadre d’une première tranche d’appel d’offres. Deux autres suivront pour un total de 105 MW.

Auvergne-Rhône-Alpes en tête

La première région hydraulique de France est, sans surprise, la grande gagnante du dernier appel d’offres. Avec 9 projets totalisant 24,78 MW, Auvergne-Rhône-Alpes obtient plus des deux tiers des nouvelles puissances installées. Parmi les lauréats on trouve aussi bien des petites entreprises locales publiques et privées, des groupes de taille intermédiaire à l’image de l’énergéticien GEG (ville de Grenoble/Engie), que des filiales d’EDF (SHEMA). Avec 3,9 MW, la région Bourgogne-Franche-Comté obtient deux projets, suivi de l’Occitanie 3,7 MW, de la région PACA et de l’Île-de-France. À retenir aussi que le groupement Voie Navigable de France (VNF) et JMB HYDRO (filiale de Quadran) obtient trois projets pour un total de 5,4 MW.

Compétitivité économique et environnement

Les 14 projets retenus lors de ce dernier appel d’offres l’ont aussi été sur des critères de qualité environnementale. Ainsi, la Commission de régulation de l’énergie a pu, lors de sa notation, écarter les projets ne présentant pas de garanties suffisantes quant à la prise en compte de leur impact environnemental. Seuls les plus vertueux ont été sélectionnés. Autre critère important : le prix. Avec un prix moyen de 89,6 €/MW, « cet appel d’offres est la preuve que l’hydroélectricité peut concilier compétitivité économique et respect de l’environnement » souligne le ministère de la Transition écologique et solidaire. « Il conforte la première place de la filière de l’hydroélectricité comme source de production d’électricité renouvelable ».

Potentiel à exploiter

Pour continuer à rester sur la plus haute marche du podium dans le mix des énergies renouvelables, l’hydroélectricité doit pouvoir se développer davantage. Si son potentiel est évalué entre 11 et 12 TWh, soit l’équivalent de deux réacteurs nucléaires[1], le classement de certains cours d’eau divise de moitié le développement possible de cette source d’énergie renouvelable. Toutefois, les progrès technologiques de la petite hydroélectricité ont été significatifs. L’impact des centrales sur l’environnement a été réduit. De plus, une plus grande protection des écosystèmes, notamment pour les poissons migrateurs, a été mise en place. Reste encore à concilier davantage les modèles économiques et les exigences environnementales. À ce titre, le dernier appel d’offres de la CRE est porteur d’espoir pour la transition énergétique, la préservation de l’environnement sans oublier le patrimoine. Les petites centrales hydroélectriques ne sont-elles pas un legs à faire aux générations à venir ?

Cyrille Arnoux, responsable éditorial web

[1] Source France Hydroélectricité